Les 6 et 7 octobre derniers, l'ENS accueillait le colloque "L'enfant et le mal", une rencontre entre les spécialistes du cinéma et des sciences cognitives pour comprendre et accompagner les émotions négatives des enfants lorsqu'ils sont exposés au mal. Les SAVOIRS-ENS proposent 4 podcasts extraits du colloque.
Loin du regard condescendant porté sur les enfants comme petits êtres fragiles et naïfs incapables de prendre la mesure des dangers qui les menacent, certains films se déroulant sous l'Occupation ou dans des ghettos montrent au contraire à quel point leurs jeunes personnages sont profondément empreints de culpabilité, d'angoisse ou encore d'un sentiment de responsabilité à l'endroit des adultes sur lesquels ils veillent. Ainsi Ophir Levy, Maître de conférences en études cinématographiques et responsable d'interventions auprès du jeune public au Mémorial de la Shoah, propose de nous arrêter sur des œuvres telles que Le Vieil homme et l'enfant (1967) de Claude Berri, Un sac de billes (1975) de Jacques Doillon ou encore Jakob le menteur (1975) de Frank Beyer qui ont en commun de renverser le paradigme en faisant de l'enfant celui qui a la charge de protéger les adultes et qui, parfois, porte le poids terrible d'échouer à le faire.
☊ Écoutez la conférence : L'exclusion sociale : une menace omniprésente
L'exclusion sociale est définie par les psychologues sociaux comme une mise à l'écart d'un individu ou d'un groupe d'individus par les autres. Dans cette présentation, Marie-Pierre Fayant, Professeure en psychologie sociale examine les conséquences psychologiques de cette exclusion, mais aussi sociétales. L'objectif est de comprendre comment les individus réagissent et font face à l'exclusion sociale. C’est l'occasion de s’interroger sur la définition de cette notion et l'identification de situations d'exclusions sociales, et notamment dans le milieu scolaire où les exclusions sont très fréquentes.
☊ Écoutez la conférence - Comment montrer le suicide aux ados ?
Parce que le suicide est un sujet majeur, parce que le suicide est un sujet tabou, il est important de savoir le montrer pour informer, de savoir le montrer pour s’interroger… Bref de savoir le montrer pour pouvoir le regarder, et pourquoi pas le prévenir. Charles-Edouard Notredame, psychiatre et Maître de conférences propose ainsi une plongée au cœur de la série Netflix « Treize raisons » afin d’apprendre, ensemble, à accompagner nos ados dans leurs interrogations vis-à-vis de ce phénomène qui les concerne particulièrement.
☊ Écoutez la conférence - Aliéner le Mal par le film d'animation et s'y confronter ?
L’objectif de l’intervention de Benjamin Mera, doctorant en Esthétique du cinéma d'animation et études médiatiques, est d’abord de circuler à travers plusieurs films d’animation sélectionnés pour leurs façons de confronter spectateurs et protagonistes à des entités malines fonctionnant, chacune à leur manière, comme des points d’ancrage pour des maux subis, intériorisés, tus. À partir de-là il s’agit de pister les techniques et les gestes esthétiques par lesquels ces différentes œuvres saisissent le Mal pour en faire un objet concret, le mettre en présence des enfants, et, non seulement proposer une résolution narrative des problèmes qu’il pose, mais surtout fournir la possibilité de son appréhension esthétique et matérielle, qu’importe sa nature psychique ou métaphysique.
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Entretien avec Klara Kovarski et Victor Chung, chercheurs en sciences cognitives et co-organisateurs du colloque.